Description
La cabrette est l’instrument de musique emblématique de l’Auvergne. Mais avant de devenir une icône folklorique, cette cornemuse qu’auparavant on appelait volontiers musette, a connu une destinée singulière dans le Paris du XIXe siècle. L’importance de la migration auvergnate vers la capitale durant ce siècle conduisit à la multiplication des bals à la musette et à la professionnalisation de ses musiciens. C’est toute une industrie du spectacle qui se mit alors en place et dont la popularité grandissante s’étendit au delà de la communauté auvergnate. Le succès s’accrut encore quand le couple cabrette-accordéon s’imposa. À cette époque tout Paris allait danser au bal-musette. Après la première guerre mondiale, l’accordéon finit par voler la vedette à la cabrette qui fut progressivement reléguée à un emploi exclusivement folklorique. Paradoxalement, le bal-musette garda son appellation initiale alors qu’on n’y entendait plus de cabrette. C’est la première partie de cette histoire, celle d’avant la folklorisation, qui est retracée dans cet ouvrage au travers de deux chroniques biographiques : celle de Benoît Amadieu, probablement le plus renommé des fabricants de cabrettes, et celle de Gabriel Ranvier, musicien virtuose et premier roi des cabrettaïres. La tradition orale avait gardé la mémoire de ces deux acteurs marquants de l’histoire des musiques d’Auvergne mais leurs parcours nous étaient tout à fait inconnus jusqu’ici. Avec ces deux figures, c’est tout le XIXe siècle que vous êtes conviés à parcourir dans le Paris des Auvergnats, le Paris-cabrette.